lundi 28 février 2022

Parkinson : les résultats de la recherche en février 2022

 OÙ EN EST LA RECHERCHE SUR PARKINSON? 



Chaque mois nous vous proposons une revue de l'état de la recherche sur la maladie de Parkinson
Nous avons regroupé les nouvelles suivant le type de recherches en cours : 
  • Biologie fondamentale
  • Mécanisme de la maladie
  • Rechercheclinique
  • Nouveaux essais cliniques
  • Des nouvelles des essais cliniques en cours
  • Les autres nouvelles sur la maladie
  • Les articles de review 



Le monde de la recherche sur la maladie de Parkinson est toujours aussi actif : un très grand nombre de nouvelles publications scientifiques sont parues en février  2022 : 1,241 articles de recherche ont été ajoutés au Site web Pubmed ce mois ci avec le mot clef Parkinson  (soit prés de 2,314 articles publiés depuis le début de l'année 2022).

Nous vous présentons dans ce billet :

Le top 4 des nouvelles sur la maladie de Parkinson ce mois-ci :

1. De  nouvelles informations sur GBA/GCase

De nouvelles recherches fournissent des informations intéressantes sur certaines des mécanismes biologiques de la maladie de Parkinson associée à GBA. Le gène GBA est une région de l'ADN qui fournit les instructions pour fabriquer une enzyme appelée GCase. Cette enzyme fonctionne à l'intérieur des cellules, dans des structures de recyclage appelées lysosomes. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson associée à GBA ont une forme dysfonctionnelle de GCase. Dans un nouveau rapport, les scientifiques ont rapporté que la forme dysfonctionnelle de la protéine GCase peut être transportée vers le lysosome (centre de recyclage cellulaire), mais qu'elle a un effet inhibiteur sur l'entrée des protéines à éliminer. Cette action entraîne une accumulation de déchets à l'extérieur du lysosome, y compris des protéines comme l'alpha-synucléine et Tau (un petit lien pour lire un article de Simon en anglais sur ce sujet) .
Ce nouvel article sur le dysfonctionnement de l'enzyme GCase dans le cerveau et le recyclage des protéines, publié dans la revue Journal of Clinical Investigation, est le premier à étudier les interactions entre le GCase fonctionnel et le lysosome. L'information obtenue dans cette étude fournit de nouvelles informations importantes sur les relations entre ces deux systèmes cellulaires et permettra de mieux comprendre la façon dont la maladie de Parkinson affecte le métabolisme cellulaire, ce qui pourrait être une base pour des thérapies futures.


2. Le cœur brisé : un mal pour un bien ?

Une étude de cohorte appariée basée sur la population danoise (utilisant les registres médicaux 1995-2016) a révélé que l'infarctus du myocarde est associé à une diminution de 20 % du risque de maladie de Parkinson et à une diminution de 28 % du risque de parkinsonisme secondaire. L'étude a porté sur 182 000 cas d'infarctus du myocarde et a comparé cet ensemble de données avec une cohorte témoin de 910 000 personnes (Cliquez ici pour l'article original et cliquez ici pour lire le communiqué de presse associé). 

3. Quand je voyage, j'emporte tout ce dont j'ai besoin


De nouvelles recherches ont rapporté que les mitochondries (les centrales électriques des cellules) peuvent transporter l'ARN messager de la protéine Pink1 sur leur surface externe (via un mécanisme impliquant SYNJ2BP et la synaptojanine 2). Cette action permet la traduction locale de Pink1 et la mitophagie (élimination des mitochondries) partout où cela est nécessaire dans les neurones (Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet).
Les scientifiques ont constaté que Pink1 ainsi transporté dans les mitochondries, provoque une dégradation accrue des mitochondries, ce qui est un des mécanismes neuro-dégénratif exploré dans l'étude de la maladie de Parkinson.



4. Des nanocorps pour s'attaquer à LRRK2


Que sont les nanocorps ? Ce sont des fragments d'anticorps (également connu sous le nom d'anticorps à domaine unique) constitués d'un seul domaine d'un anticorps variable monomère. Comme un anticorps entier, il est capable de se lier sélectivement à un antigène spécifique.
Des chercheurs ont présenté ce mois ci des données proposant des nanocorps (dérivés de lama) comme modulateurs allostériques de la LRRK2 associée à la maladie de Parkinson. "Contrairement aux inhibiteurs de kinases de type I actuels, les nanocorps inhibiteurs de kinases étudiés n'ont pas induit d'association de microtubules LRRK2". « Ces nanocorps inhibent LRRK2 via un mécanisme qui diffère des inhibiteurs de kinase LRRK2 couramment utilisés. Il est important de noter que certains de ces nanocorps inhibent sélectivement certaines activités de LRRK2 (phosphorylation de Rab) tout en laissant d'autres activités (autophosphorylation) inchangées » (Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet).
Ce serait une voie à explorer vers des nano-médicaments efficaces pour les maladies neurodégénératives.

Cet article est basé sur une traduction du travail du docteur Simon Stott directeur de recherche au Cure Parkinson’s Trust, avec son aimable autorisation.

Une grande partie du matériel utilisé pour cet article a été collectée à partir de son fil Twitter associé à son site web Science of Parkinson 





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