vendredi 3 juin 2022

L'état de la recherche sur Parkison en avril 2022

 OÙ EN EST LA RECHERCHE SUR PARKINSON? 



Chaque mois nous vous proposons une revue de l'état de la recherche sur la maladie de Parkinson
Nous avons regroupé les nouvelles suivant le type de recherches en cours : 
  • Biologie fondamentale
  • Mécanisme de la maladie
  • Rechercheclinique
  • Nouveaux essais cliniques
  • Des nouvelles des essais cliniques en cours
  • Les autres nouvelles sur la maladie
  • Les articles de review 



Le monde de la recherche sur la maladie de Parkinson est toujours aussi actif : un très grand nombre de nouvelles publications scientifiques sont parues en avril  2022 : 1006 articles de recherche ont été ajoutés au Site web Pubmed ce mois ci avec le mot clef Parkinson  (soit prés de 4400 articles publiés depuis le début de l'année 2022).

Dans ce billet on vous résume le top 4 des nouvelles sur la maladie de Parkinson de ce mois :


1. Ce n'est pas q'une affaire de dopamine :


Des chercheurs allemands ont rapporté que les neurones GABAergiques (générés par la reprogrammation directe in vivo médiée par CRISPR des astrocytes striataux) améliorent le comportement moteur volontaire dans un modèle de souris où on induit  la maladie de Parkinson avec une neurotoxine. 

Les facteurs de reprogrammation impliqués sont nommés Ascl1, Lmx1a et Nr4a2. 

Deux approches d'investigation différentes ont été utilisées, et dans ces deux systèmes, une réduction significative des déficiences motrices a été observée. Les neurones reprogrammés n'ont pas acquis de production dopaminergique, suggérant "une nouvelle stratégie d'intervention qui ne s'appuie pas seulement sur la restauration des niveaux de dopamine", ce qui serait particulièrement novateur. (l'article est disponible en cliquant ici)

2. Les résultats de l'essai clinique Ligaturide :

Les premiers résultats de l'essai clinique de phase 2 explorant le liraglutide, (un médicament contre le diabète) dans la maladie de Parkinson, ont été annoncés. Dans cette étude les chercheurs ont découvert qu'un an de traitement avec ce médicament entraînait une amélioration des symptômes non moteurs, des activités de la vie quotidienne et des mesures de la qualité de vie chez les parkinsoniens. Ces informations encourageantes sur l'efficacité de cette classe de traitement s'appuient sur une collecte croissante de données pointant vers les agonistes des récepteurs GLP-1 comme un nouveau traitement utile pour la Maladie de Parkinson (Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet sur le site anglais de cure Parkinson et cliquez ici pour lire un article SoPD à ce sujet).



3. une piqûre de rappel sur le gène STING :

De nouvelles recherches ont fourni un soutien supplémentaire à l'hypothèse de l'implication de la voie STING (stimulateurs des gènes de l'interféron)  dans la maladie de Parkinson. Les chercheurs ont rapporté (à la fois in vitro et in vivo) que des agrégats préformés de la protéine alpha synucleine associée à la maladie de Parkinson stimulent la neuroinflammation dépendante de STING et la neurodégénérescence dopaminergique. Les souris déficientes en STING ont été protégées de cette neurodégénérescence dopaminergique induite par l'alpha-synucléine. De plus, la protéine STING s'est avérée élevée dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson (Cliquez ici pour en savoir plus à ce sujet dans la revue PNAS).


4. De nouveaux outils pour visualiser le stress génotoxique


Les chercheurs ont présenté un système basé sur un virus qui peut fonctionner comme un capteur génétique unicellulaire (qu'ils ont appelé "PRISM") pour permettre de détecter le "stress génotoxique" cérébral et de visualiser la neurodégénérescence dans des modèles murins génétiquement modifiés de la maladie de Parkinson. C'est un nouvel outil puissant pour la recherche préclinique pour la maladie de Parkinson. Mais surtout dans cette étude ils ont présenté une analyse cérébrale post mortem de cas de Parkinson qui a confirmé que la perte de neurones de la substance noire est inférieure à la perte de neurones TH+ (en analysant non seulement la survie, mais aussi la perte de fonction de certains neurones dopaminergiques), ET ils ont rapporté que le nombre total de neurones mélanisés marqués avec γH2AX (un marqueur de cassures de l'ADN) dans le groupe des parkinsoniens (40,7 %) était significativement plus élevé que les témoins (25,6 % - Cliquez ici pour un résumé sur cette nouvelle percée dans la revue Science Advance).